Finale des premiers championnats du monde 1991

C’était la compétition à gagner cette année là ! Au moment de la finale, Yuji et moi on a  grimpé plus haut que tout le monde, et j’ai même sorti la voie. On a fini premier et deuxième. A l’époque on partageait le même appartement, c’était déjà mon meilleur ami et le meilleur grimpeur que j’ai jamais vu. Vivre ça ensemble, ça a été une des plus grandes émotions de toute ma carrière.

 

 

 

 

Victoire de Serre Chevalier 1998

J’attendais la naissance de mon fils Shani et j’avais annulé ma participation à la compet. Shani est né une semaine avant les épreuves, et les organisateurs m’ont tanné jusqu’à ce que j’accepte de venir quand même, mais pas sans mon bout de chou ! Au départ de la finale, je trouve sa bavette qui traînait dans la salle d’isolement, je la passe autour du cou et je gagne la finale.

 

Ca a fait marrer tout le monde quand je suis monté sur le podium. 4 ans plus tard, c’est mon fils qui était sur mes épaules à la remise de mon dernier grand trophée, encore à Serre Che. Des moments que je n’oublierai jamais.

 

 

Robi in the Sky

Cette voie, j’ai commencé à l’équiper juste après le décès de mon grand-père. Il a toujours été un modèle et une inspiration pour moi. Il reste pour toujours le meilleur exemple de ce qu’est un sportif dans l’âme. Il a d’ailleurs gagné sa dernière compétition (Champion de France de ski Veteran à l’Alpe d’Huez), seulement 2 jours avant sa mort et à l’âge de … 87 ans ! …

 

Je m’étais promis d’équiper et de libérer une belle voie en hommage à sa mémoire. C’est ce que j’ai fait mais ça m’a prit plus longtemps que je n’aurais cru : j’ai dû attendre plus de 2 ans pour pouvoir enfin écrire au pied de la falaise : Robi in the Sky – 9a, sans doute ma plus belle réalisation.

 

 

Le Rock Trip aux Etats-Unis avec Yuji

En 2001 on est parti pour enchaîner les voies les plus dures du Nouveau Continent. Mais pour moi, les blessures se sont accumulées et je n’ai pas pu concrétiser la plupart de mes objectifs. On s’est même prit une tempête dans le Yosemite en mai ! Bloqués par 50 cm de neige, pas moyen d’accéder à ‘’Magic Line’’, la fissure la plus dure du monde…

 

Pourtant ces deux mois d’aventures avec toute une équipe, sur un projet que j’avais monté de A à Z, et surtout avec Yuji, ça reste un de mes meilleurs souvenirs.

 

 

Ghetto Booty

Un projet de Las Vegas que j’avais déjà travaillé (estimée 8c+/9a). Je retourne au USA avec Liv, spécialement pour l’enchaîner. Il y avait un crux sur un monodoigt en début de voie mais dans lequel je n’arrivais pas à bien rentrer mon majeur. J’étais avec Jason Campbell qui, avec ses doigts de « taille normale » y arrivait sans problème, mais qui chutait quelques mètres plus haut.

 

A force de m’escrimer pour rien, je me suis résolu à limer mon doigt au papier de verre afin de gagner quelques millimètres. Résultat, la peau à vif, je rentre enfin mon doigt et réussis le mouvement, mais quand je le ressors, la peau est restée dans le trou ! Pas le choix, soit j’enchaîne maintenant, soit le trip est terminé, retour en France. Malgré la pression j’ai sorti la voie…tout tremblotant !

 

 

Bachelor Party

C’était la seule voie qui restait à libérer dans la grotte de Mount Potosi à Las Vegas, sans doute un 9a.

Ce matin là, j’ai commencé à m’échauffer. M’étant pourtant reposé spécialement la veille pour tenter l’enchaînement, je me sentais tellement mal que j’ai dû arrêter en cours et j’ai même dormi au pied de la falaise, croyant la journée foutue.

 

Quand je me suis réveillé, plutôt dans les vaps, j’ai repris mon échauffement en faisant un tour dans mon projet. Puis je me suis dis qu’il fallait quand même faire un essai, et là, à ma grande surprise, c’est passé !