Enthousiasme :

Moteur de ma vie. L’escalade est la seule activité qui peut me faire lever aux aurores sans difficulté. Je suis toujours aussi excité, impatient de me jeter sur le rocher, un peu comme une maîtresse dont tu ne te lasserais jamais.

Plaisir :

Quel que soit le niveau de la voie, je peux y trouver une forme de plaisir. Heureusement, il n’y a pas que la réussite d’une performance qui apporte des satisfactions. C’est sa réalisation dans l’instant présent, à chaque mouvement, qui est source de plaisir. Cette notion est fondamentale, elle permet de supporter la frustration inhérente à l’échec.

Curiosité :

C’est une aptitude que l’on perd souvent avec l’âge ! En escalade, tu es perpétuellement confronté à la résolution de problèmes, d’énigmes, dans le sens où tu dois trouver ton chemin pour passer une difficulté. Je n’ai jamais vu 2 passages identiques en falaise. Il faut toujours être créatif, et surtout ne pas essayer de coller systématiquement des schémas déjà connus sur les problèmes nouveaux.

Combativité :

Si tu n’es pas combatif, tu ne peux pas vraiment aimer l’escalade, ou alors tu pratiqueras en dilettante. Parfois il arrive d’abandonner dans sa tête avant d’avoir atteint sa limite physique qui est difficile à déterminer. Lorsque l’on s’aperçoit qu’il ne manquait presque rien pour réussir, on a des regrets. La fois d’après, on va un peu plus loin, et avec le temps, se battre jusqu’au bout devient naturel.

Rigueur :

La pratique de l’escalade à haut niveau fait comprendre que devenir performant dans un domaine demande du temps et du travail.

Atteindre ses objectifs, concrétiser ses rêves, c’est exigeant. Personne n’obtient de résultats réguliers sans une grande discipline. 

Confiance (en soi) :

Apprendre à faire confiance à son co-équipier, c’est indispensable pour être à l’aise dans son escalade. Il s’agit aussi de comprendre une situation ou un environnement et de bien se connaître, savoir quels sont ses moyens, ses limites et ses capacités ainsi que celles de l’autre. Quand on sait dans quoi on peut s’engager, alors on peut être en totale confiance, donc multiplier les chances de réussir et y prendre du plaisir.

Réussite :

C’est important pour la confiance. C’est se prouver à soi-même que l’on peut atteindre ses objectifs et progresser en montant la barre plus haut la fois suivante. Mais la réussite n’est pas tout, et chaque échec est sans doute plus riche d’enseignements par l’analyse que tu vas en faire, et la compréhension des facteurs qui l’ont provoqué : au bout du compte, souvent une source de satisfaction et de réussite  ultérieure.

Honnêteté :

Seul face au rocher, tu es confronté à la réalité, tes capacités, tes limites, tes émotions. Tu ne peux pas « te la raconter ». Ca t’apprend à être totalement honnête, sinon tu passes vite pour un mytho. Personne n’est dupe, et surtout pas toi. Pourtant je n’ai pas compris cela uniquement en grimpant, mais surtout auprès de mon père, qui est l’un des hommes les plus intègres que je connaisse.